Boké/ L'an...pire de la drogue
L'affaire relève maintenant du secret de Polichinelle. Depuis le jeudi 4 septembre, le Gouverneur de la région administrative de Boké, Siafa Beavoguigne, le maire de la commune urbaine, Ibrahima Barry et les hauts responsables de serre-vices de sécu de la zone sont au frais à Conacris. Ils sont interpellés pour une histoire peu ordinaire de drogue. En effet, le dimanche 1er septembre, un avion suspect, en provenance de Bissau, dit-on, a atterri à l'aéroport de Boké, vers 4 heures du matin. Juste pour une vingtaine de minutes. Le temps pour ses occupants de débarquer sa cargaison. Celle-ci aurait été transférée dans des grosses cylindrées qui avaient pris position là et dont les phares auraient permis à l'avion de manœuvrer sur une piste peu fréquentée ces derniers temps. De mémoire de riverain, aucun appareil volant n'avait atterri dans le coin depuis le début de cette année. Ce n'est pas pour rien que des curieux se sont rués sur la piste. Des langues fourchues prétendent que cette curiosité a payé parce qu'elle aura permis à certains de se remplir plein les poches. Pour la boucler, pense-t-on fortement. Seulement voilà. Dans la nuit du mercredi, une délégation arrive de Conakry. Avec pour mission de cueillir les présumés complices de l'opération. " Ils sont arrivés à la résidence ici vers minuit. Je dormais déjà. C'est mon mari qui m'a réveillée et m'a demandée de leur servir à manger. Quatre personnes seulement ont mangé. Vers 2 heures du matin, ils embarquent mon mari, le maire et les chefs de service de sécurité, pour Conakry. ", témoigne dame Mawoya Beavogui, l'épouse du gouve. Elle persiste à croire que son mari n'a rien à voir dans cette affaire. " Dans la nuit du dimanche, mon mari n'est pas sorti d'ici. D'ailleurs, il ne sort pas la nuit ". Comme la nounou du gouve, la sentinelle à la porte de la résidence se dit affectée par l'interpellation de son patron. " Je ne sais pas si le Gouverneur a le don de se transformer pour être ici et ailleurs en même temps. Sinon, il n'est pas en tout cas sorti de la résidence dans la nuit du dimanche. ", ironise le sous-lieutenant Madouba Sidibé. Mais comme le dirait le comédien, notre lieutenant a oublié qu'en Afrique, les chefs ne se déplacent pas. On vient toujours vers eux pour leur serrer la main.Contrairement au gouve, le préfet de Boké, Mamady Grow Keita l'a échappé belle. Nous l'avons rencontré le vendredi, dans son bureau. " Tout ce que je peux vous dire, c'est que l'autorité préfectorale n'est ni de près ni de loin impliquée dans cette affaire que je trouve regrettable. Moi-même je suis en train de reconstituer les faits pour produire un rapport qu'on m'a demandé ". Le préfet dit ne pas être au courant de la présence à Boké de quelque Sous-lieutenant Claude Pivi que ce soit, le Coplanificateureur de toutes les opérations militaires du pays en ce moment. Et pourtant, bien des cadres de la préfecture disent avoir remarqué des mouvements d'un groupe de soldats deux jours durant dans l'enceinte de la cour préfectorale. "J'ai vu des militaires ici, mais je n'ai pas voulu les approcher pour pouvoir les identifier. Je considère que ce ne sont que des soldats indisciplinés qui sont en train de semer la pagaille dans ce pays. ", martèle un cadre administratif local. Lequel dit avoir des regrets de n'avoir pas été de ceux qui ont eu la chance d'être présents à l'aéroport quand l'avion atterrissait : " Sans doute que j'aurais eu ma part dans les millions qu'on a distribués sur place. Même s'il fallait faire la prison par la suite, je m'en fous. Avec 25 millions, j'aurais pu achever ma maison, en chantier actuellement. Chose que le salaire de
Bachir Sylla
Envoyé partial
In Le Lynx
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