Le blog de Bachir Sylla

Accès à l'eau potable

Fortunes diverses dans le pays profond

La Guinée, château d'eau de l'Afrique occidentale, plutôt mythe que réalité pour la majorité des Guinéens. L'eau, potable ou pas, est sorcier surtout aux habitants de Kondobèngou-Bawa (Crd de Tékoulo), de Saldou Lakondo (Guindembou), dans la préfecture de Guéckédou. Qui chaque jour, vont par monts et par vaux chercher une qui est  loin de répondre aux conditions d'hygiène et de salubrité. "Comme vous le constatez, nous buvons à la même source que les bêtes sauvages. Cela nous expose à toute sorte de maladies d'origine hydrique, notamment le choléra", déplore un habitant de Kondobèngou. Selon M. Idrissa Souaré, Chef de bureau  UNICEF de N'Zérékoré, la préfecture de Guéckédou a enregistré en 2007, 1521 cas de choléra pour 117 décès. Alarmées, les autorités sanitaires, les ONG, l'OMS et l'UNICEF, ont mutualisé leurs efforts, en apportant des médicaments et en lançant une campagne de sensibilisation au  respect des règles d'hygiène.

Dans son programme quinquennal (2007-2011), l'UNICEF aidera 70% de foyers de ses zones d'intervention, à consommer une eau de qualité, respecter les règles d'hygiène et de santé. Le machin onusien entend forer de nouveaux points d'eau, en réhabiliter de plus de 15 ans, promouvoir l'assainissement autonome, la production de chlore, le traitement de l'eau à domicile, encourager le changement de comportement.

L'UNICEF a signé en 2007 un protocole d'accord avec l'ONG Tinkisso, basée à Dabola, pour fournir gratuitement du chlore à 250.000 ménages de la Guinée forestière. Un équipe d'animation et d'intervention rapide contre le choléra vulgarise la méthode de chloration de l'eau, relayée par des animateurs communautaires formés et équipés pour ça. La démarche semble avoir porté ses fruits, surtout au village de Ouendékéré-Banama, dans Kissidougou, où les premiers cas de choléra ont été enregistrés, l'année dernière.

Pour appuyer l'UNICEF, l'Union européenne finance 75% du projet "Approvisionnement en eau potable, hygiène et assainissement dans quatre préfectures pauvres de la Guinée", qui fait  un peu plus de 2 millions d'euros. Pour permettre, dans un an, aux populations de 27 CRD de Kindia, de Kissidougou, de Dabola et de Forécariah d'accéder à l'eau potable, promouvoir l'hygiène à la maison et à l'école.

Les résultats se voient déjà dans les collectivités et chez les personnes vulnérables. "Merci à l'UNICEF et à l'Union européenne de nous avoir épargné de la corvée de l'eau, aux marigots, loin de notre village. Depuis que nous avons commencé à boire l'eau de forage, on est à l'abri des maladies diarrhéiques". Cette femme de Forécariah, devant une équipe multimédia n'est pas plus réjouie que cette mémée de Bissikirima de sa latrine presqu'inespérée.

Pour M. Bah Mamadou Oury, chef du bureau UNICEF de Kissidougou, tous ces efforts visent à conscientiser les communautés afin qu'elles comprennent les causes de leurs problèmes et s'engagent à la recherche de leurs solutions.

Bachir Sylla

Envoyé spécial

In Le Lynx