En bas: photo de famille regroupant les participants (Ph. Bachir Sow). En haut, en compagnie du médecin chef du district de Mbour, le Dr Marie Sarr  (blouse blanche), des journalistes visitent le magasins de stockage des produits SR du centre de santé de Mbour.

Ecrire, parler, témoigner, interpeller,

offrir une tribune aux “sans voix”… 

pour sécuriser les produits en SR

            Grâce à l'appui de l'UNFPA et de ses experts, quelque cinquante journalistes africains  francophones et lusophones de 15 pays ont pu, au cours d'un atelier régional à Mbodiène (Sénégal), toucher du doigt ce que recouvre la sécurisation des produits en santé de la reproduction.

         Ce qui reste à faire, une fois l'atelier terminé, relève de la responsabilité de ces professionnels de la communication c'est-à-dire rester journaliste, parler, écrire, témoigner, donner la parole aux experts, rendre audible la voix des « sans voix », interpeller les décideurs, montrer ce qui marche, attitrer l'attention sur ce qui ne marche, etc.

            En un mot, faire leur travail. Cette attente des partenaires (gouvernements, société civile, communautés de base , partenaires au développement, système onusien…) n'est pas excessive !

            Journaliste, vous pouvez recevoir des d'invitations de toutes formes d'associations ou d'organisations nationales et internationales. Parfois, le libellé de l'activité à laquelle on est invité laisse perplexe. Tenez, l'autre semaine (du 05 au 09 novembre 2007), j'ai participé à un atelier régional sur la communication et le plaidoyer pour la sécurisation des produits en santé de la reproduction (SPSR) dans les médias pour les communicateurs africains.

            Nous étions une cinquantaine de journalistes francophones et lusophones venus de toute l'Afrique à l'invitation de l'équipe régionale d'appui technique de l'UNFPA.

            Comme moi, certains de ces journalistes ont dû certainement se gratter le haut du crâne en recevant la lettre invitation de l'équipe d'appui technique de l'UNFPA basée à Dakar. Toutefois, au bout de cinq jours ponctués par des présentations fouillées d'experts venus de Dakar et d'Hararé, au Zimbabwé, de discussions, de travaux de groupes et de visites de structures sanitaires à Thiès, Mbour et Malicounda, les hommes et les femmes de médias ont compris l'essentiel et surtout ce qu'ils doivent faire, dans le cadre de leur travail au sein des rédactions, pour contribuer à la sécurisation des produits en santé de la reproduction.

            En fait, ces experts demandent aux journalistes africains de contribuer, par leurs articles et leurs émissions, à la sécurisation des produits en santé de la reproduction dans nos pays. Un vaste chantier déjà ouvert. On y a besoin de tous les bras y compris ceux des journalistes si l'on veut que le VIH/sida fasse moins de ravages dans les forces vives africaine, que les femmes vivent en donnant la vie parce que les produits qui permettent de les sauver sont disponibles et accessibles, que la PF puisse élargir son audience et ses utilisateurs et sauver des vies, que les gouvernements et les élus comme les parlementaires comprennent qu'il est temps d'allouer davantage de ressources tirées du budget national pour acheter des contraceptifs, des kits de césariennes, des ARV, etc.

            L'UNFPA a ouvert les yeux à la cinquantaine de journalistes africains présents à Mbodiène sur un sérieux, complexe et important problème de développement. A nous journalistes africains d'en tirer des sujets de reportages intéressants et pertinents pour éclairer la lanterne des décideurs politiques, inciter ceux-ci à prendre les mesures idoines et à respecter leurs engagements.

            Il s'agit aussi, pour les professionnels africains de la communication, d'informer et de sensibiliser le grand public. Notre rôle de journalistes est d'informer en donnant vie aux chiffres, en racontant des histoires de vie que les lecteurs aimeraient lire et en réalisant des émissions radio et télé que les auditeurs aimeraient écouter. C'est à nous d'être professionnels pour appuyer avantageusement les professionnels de la sécurisation des produits en santé de la reproduction.

            C'est possible si on fait un travail de terrain (le reportage) en allant vers les structures de santé, en répercutant les témoignages des bénéficiaires, en parlant aux professionnels de la santé, en montrant les conséquences dramatiques d'un faible niveau de sécurisation des produits en SR sur la vie des individus, des couples, des communautés et des pays, en rappelant aux uns et aux autres leurs engagements et promesses, etc.

            Ce travail relève de notre responsabilité de journalistes, d'acteur sociaux à l'écoute de leurs lecteurs/auditeurs, sachant capter les pulsions de leur communauté et mesurant à leur juste mesure les mutations de la société pour les accompagner quand elles induisent des évolutions positives.

            Les visites de terrain que les groupes de journalistes ont effectuées dans des structures de santé (poste de santé, centre de santé, pharmacie régionale d'approvisionnement) ont été parmi les temps forts de l'atelier organisé à Mbodiène (département de Mbour). Grâce à l'appui de l'UNFPA et de ses experts, nos confrères et consoeurs ont pu toucher du doigt ce que recouvre la sécurisation des produits en SR.           

            Ce qui reste à faire est dans nos cordes : rester journalistes, parler, écrire, témoigner, interpeller, montrer ce qui marche, attitrer l'attention sur ce qui ne marche. En un mot, faire notre travail. Ce n'est pas trop nous demander !

El Bachir SOW