Le blog de Bachir Sylla

Le blog de  Bachir Sylla

Un autre plan pour la Guinee

La Guinée vient de se doter d'un Plan stratégique quinquennal (2008-2012) de Sécurisation de Produits de Santé de la Reproduction (SPSR). Concocté par le Ministère de la Santé, l'UNFPA et l'USAID. Dévoilé au public lors d'une cérémonie, le 29 novembre, à l'hôtel Novotel. Il coûte environ 78 milliards 461 millions de francs guinéens. Ce plan vise à assurer, fin 2012, chacun en Guinée, "la possibilité de choisir, d'obtenir et d'utiliser les produits de santé de la reproduction, chaque fois que la personne en manifeste le besoin." Il est l'aboutissement d'un processus entamé en 2004. En juillet dernier, une édifiante étude sur la planification familiale, les soins obstétricaux et néonatals et le VIH/Sida, a révélé que la documentation sur les politique et réglementation ne sert à rien ou presque, une faible coordination des choses de la santé de la reproduction, une grande dépendance vis-à-vis des partenaires, un système logistique aux capacités réduites, l'insuffisance des produits et des services de santé de la reproduction. Selon les statistiques de l'EDS III (Enquête démographique de santé) 2005, le taux de mortalité maternelle est 980 décès pour cent mille naissances vivantes en Guinée, le taux de prévalence contraceptive de 6,8%, celui de la fécondité cumulé de 5,7 enfants. Seulement 38% des Guinéennes sont assistées au cours de l'accouchement. Seulement un cinquième des besoins en planification familiale est satisfait. Presque un avortement sur trois provoqués dans les hôpitaux guinéens, en 2002, concernaient des adolescentes. Des chiffres qui interpellent, surtout les autorités, les partenaires au développement, les ONG et les communautés locales. Quatre allocutions ont ponctué la cérémonie de présentation du Plan. La Directrice nationale des
Pharmacies et Laboratoires, Mme Harirata Bah, après la genèse de la SPSR, née en 2002, à Abidjan, en a appelé principalement à coordonner les actions, renforcer les
capacités des intervenants et mobiliser des ressources. Autant de défis.
Le chargé du bureau UNFPA/Guinée, Mahmoudou Kaba, s'il a rassuré quant à la volonté de son institution d'accompagner le gouvernement, a signalé les difficultés de mise en oeuvre des programmes et stratégies de développement qui poussent à s'interroger sur la cohérence entre les logiques institutionnelles et les sociales.
Le Directeur de l'USAID, pour sa part, s'est réjoui: Estimant que l'assistance technique de son institution au Ministère de la santé pour l'élaboration de ce doc,
doit à son projet régional AWARE-RH, basé à Accra (Ghana). Louis Coronado a dit espérer, qu'une fois validé, ce plan stratégique sera bien utilisé par les bailleurs de fonds, décideurs et prestataires de services. Pour le bien de la santé maternelle et
néonatale.Le chef de cabinet du Ministère de la Santé, président de la cérémonie, relevant les limites de l'ancien plan de 2004, a dit que ce dernier ne couvrait que partie des aspects de sécurisation des produits de santé de la reproduction. Avec le nouveau plan, il se dit optimiste, il pense que la Guinée
atteindra le principe 8 de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (Plan d'Action du Caire de 1994) qui prône en premier l'accès universel des hommes et des femmes aux soins de santé de qualité.
                                                                                                  Bachir Sylla
In La Lance No568 du 12 decembre 2007



12/12/2007
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 4 autres membres