Le blog de Bachir Sylla

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Revue de la Presse du 27 mars 2006

Revue de Presse de la Semaine du 27 mars 2006
03.04.2006 11:10:03 | Un article de : Ibrahima Sylla
Le séjour dans le pays des Helvètes du Président de la République pour raison médicale continue à faire l'objet de commentaires dans la presse cette semaine. Le bal a été ouvert par le satyrique du lundi. En Une du N°731 de Le Lynx, le Général Lansana Conté est croqué. Pensif, il s'interroge : « snif ! Qui n'est pas malade ? » Avant de lâcher : « Möörrr !!! », Une expression de ras-le-bol...
A la page 3 du Le Lynx, sous le titre « Tous les silences ne sont pas d'or », BML part du principe : «Tout homme est mortel. Or le général est un homme ». Pour ce confrère, « La seule condition pour un homme ou une femme de ne pas mourir c'est de ne pas naître. L'essentiel donc pour le gouvernement (c'est valable pour tout homme ou toute institution) c'est de communiquer. L'absence de communication et de dialogue est mortelle ».

Pour Le Bah Zooka, « Après une semaine de séjour médical dans un hosto universitaire de Genève, Fory Coco est rentré au bercail, le 24 mars dernier. Complètement ceint et sauf. Il est descendu de lui-même du coucou médical (un foker 900 de la Suisse) visiblement un peu émoussé ». Il conclut : « « Fory Coco n'a pas mis du temps à l'Aéro-hangar. Il s'est vite engouffré dans son carrosse pour le centre-ville de Kaloum, sous les ovations des curieux ».

Dans la rubrique Cactus du journal, on voit : « RFI, en ligne de mire ». et pour cause : « Radio France Internationale serait-elle devenue Radio « Fausse » Internationale ? Ces mots étaient sur toutes les lèvres des fieffés du PUP, qui étaient allés accueillir Fory Coco. On accuse RFI d'avoir distillé de fausses nouvelles sur la santé du président guinéen. Pour déstabiliser le régime du Général Président. Même des membres du gouvernement sont tombés dans le lac. Et pourtant RFI lui a permis de s'expliquer comme les 2 et 3 février 1996. Dur le métier d'informer ».

Abou Bakr de raconter l'atmosphère à l'aéroport Conakry Gbessia le jour du retour du Chef de l'Etat de Genève : « L'Aéro-hangar de Cona-cris Gbessia était sous botte surveillance, ce 24 mars. Des bérets aux yeux rouges, partout flics à la pelle. En treillis ou en tenu civile. Ils avaient reçu l'ordre de ne laisser personne entrer à l'aéro-hangar. Toutes les issues donnant accès au tarmac sont bloquées par des bidasses armés jusqu'aux dents. Les employés de la Sotelguigne de l'aéro-hangar sont mis en congé obligatoire. « Vous n'avez aucune ligne à installer ici. Partez chez vous !»,leur avait-on balancé à la figure ». Le confrère de poursuivre sa relation des faits : « Pas un journaleux ne peut se targuer d'avoir eu accès au tarmac. « Retournez ! Nous n'avons pas reçu l'autorisation de laisser passer un journaliste. Je vous en prie, quittez ! » Entonnent les bérets rouges. Ça a commencé par les média privés. L'équipe de reportage de la Radio Télécoco. Niet. Celui de la primature, itou. Puis vinrent les correspondants des radios étrangères. Bah le Moutard de RFI et son colis Christophe « Shampoing », ils veulent passer. Y a pas moyen. Le correspondant de BBC anglais vient en renfort avec son accent british. Go a way ! Seuls les journaleux du bureau de paresse de la cocoteraie sont admis. Paraît que c'est le Faux-dé de la cocoteraie qui a décrété les journaleux persona non grattés ». Pour lui : « Bien des Guinéens qui ont caressé l'espoir d'entendre la belle voix de notre Fory Coco national, sont restés sur leur...fin. On l'a juste vu arpenter l'escalier du Petit palais. C'était laborieux ».

Bachir Sylla de regretter : « L'on n'aura pas eu droit au moindre discours du Général. Certains estiment que le séjour genevois de Fory Coco lui a été bénéfique à en juger par la bonne mine qu'il affiche. D'autres estiment qu'après toutes les épreuves des récentes grognes sociales et la cacophonie gouvernementale, son évacuation lui aura permis de se refaire une santé : le topo semble avoir marché ».

Dans L'Enquêteur N°101, Habib Yambering Diallo estime que par rapport à l'« Etat du chef de l'Etat, les Guinéens ont le droit de savoir ». Donc, se demande-t-il, « Pourquoi en Guinée le gouvernement fait de la maladie du chef de l'Etat un sujet tabou ? Pourquoi n'a-t-on pas annoncé au peuple de Guinée le départ de son président avant que l'information ne vienne d'ailleurs ? Certains responsables, fortement appuyés par des médias d'Etat, insinuent que le président Conté n'est nullement malade ou que sa maladie est dramatisée par « l'ennemi ». Ils veulent nier l'évidence, prenant leurs compatriotes pour des idiots. Se faisant ainsi pour royaliste que le roi. Car le Général, pour sa part, ne nie pas sa maladie, il l'a toujours reconnue lui-même ». L'éditorialiste rapporte à ce sujet : « Répondant à un journaliste de Radio France Internationale qui l'interrogeait sur sa maladie, le président Lansana Conté a rétorqué depuis Genève : « en quoi ma maladie vous intéresse-t-elle ? Vous n'êtes pas Guinéen ». Cela veut dire que pour le Général Conté sa santé n'intéresse que les Guinéens et eux seuls. Alors, pourquoi ses proches soutiennent-ils le contraire ? »

Guilana Fidel Mômou se demande aussi : « A quoi peut-on s'attendre après le retour du chef de l'Etat ? ». Le confrère note : « A cette question, les réponses varient selon les hommes et les milieux ». Pour lui, « Alors que l'on s'attendait à un discours ou tout au moins à une réaction à chaud de sa part, le chef de l'Etat a préféré garder le silence. La nuit, les nombreux Guinéens qui attendaient devant leur petit écran sont restés sur leur faim, car ils s'attendaient à un discours du chef de l'Etat. A la place du discours présidentiel, ce sont des réactions de certaines autorités publiques et des citoyens qui ont exprimé leur joie de voir leur chef revenir au pays ». Il regrette « Le silence gardé autour de l'état du chef de l'Etat et de son évacuation sur Genève aura été à l'origine des rumeurs de toute nature. Au lieu d'informer objectivement la population, l'on a préféré qualifier d'ennemis du pays ceux d'entre les Guinéens qui en ont parlé ». C'est pour ces raisons et bien d'autres, que Guilana Fidel Mômou estime que « Les regards restent désormais tournés vers le chef de l'Etat, de qui on attend des décisions allant dans le sens du changement de certaines personnes autour de lui et qui ont fait de la démagogie une règle d'or ». D'autre part, rapporte le confrère, « Pour nombre d'observateurs, le retour dans le gouvernement de certains anciens ministres, en lieu et place d'un gouvernement d'union nationale n'est pas à exclure ».

Dans La Nouvelle Tribune N°352, Abdoulaye Condé se demande également : « Après le retour, Quelle gestion ? ». Il rappelle : « Comme lors du déplacement médical du royaume chérifien, le 20 décembre 2002, c'est dans des conditions particulièrement mystérieuses encore qualifiées de ''secret défense'' et qui ont suscité et amplifié les commentaires de tout genre que le Président de la République a quitté Conakry, le vendredi 17 mars 2006, pour Genève. Comme le 10 janvier 2003, date du retour du Maroc, c'est à un véritable bain de foule que le gouvernement a voulu soumettre, ce vendredi 24 mars 2006, la fin du voyage sanitaire genevois et l'accueil à Conakry du Général Lansana Conté ». Le confrère de rapporter : « A la veille de ce retour, le jeudi 23 mars 2005 et après le conseil interministériel hebdomadaire, le Premier ministre Cellou Dalein Diallo, apparemment remis des effets du désaveu décret présidentiel subi dans l'affaire de l'attribution de la 4e licence de téléphonie mobile, préside une réunion regroupant les ministres de l'administration du territoire et de la décentralisation, Naby Youssouf Kiridi Bangoura (inspirateur de l'idée de réception populaire pour le chef de l'Etat), des affaires sociales, de l'enfance et de la promotion féminine, Hadja Mariama Aribot, de l'économie et des finances, Madikaba Camara, de la Sécurité Ousmane Camara, de la jeunesse, sport et culture, Elhadj Fodé Soumah et du gouverneur de la ville de Conakry, Elhadj Sory Dioubaté. Ce dernier et son ministre Naby Youssouf Kiridi Bangoura, il faut le rappeler, depuis que des rumeurs alarmistes ont commencé à circuler sur l'état de santé du Général Lansana Conté, en dépit et derrière la sérénité qu'ils affichent, ont cependant instauré une certaine forme de travail caractérisée par de multiples entrevues journalières, de contacts et échanges avec les élus locaux, les responsables du PUP et autres associations liées ou proches de la mouvance dite présidentielle, de veillées... dans les quartiers de Conakry et même de ''contrôle'' des garnisons à des heures parfois impossibles ». Il poursuit la relation des faits : « A l'issue de la réunion de la primature au cours de laquelle le ministre et le gouverneur ont exposé leur plan de mobilisation, le Premier ministre et sa suite se dirigent au siège du PUP où ils rencontrent les dirigeants et cadres du parti. Là, le Premier ministre profite pour adresser ses félicitations au parti pour son '' écrasante victoire lors des élections communales du 17 décembre 2005'' qui ont été d'une transparence indiscutable''. Aux responsables et cadres du PUP, Cellou Dalein Diallo demandera de s'impliquer vivement dans l'effort de mobilisation des militants pour la réussite de la cérémonie d'accueil populaire projeté pour la réception du Général Lansana Conté ». Il paraît même, selon Abdoulaye condé que « Des fonds, pour l'exécution de l'opération, sont réunis et distribués aux ministres concernés et aux responsables du parti ».

D'autre part, rappelle le confrère, « Dans une déclaration radio télévisée diffusée dans la soirée, le Premier ministre s'exerce dans le même sens. Ainsi, après avoir tiré les leçons sur les ratés politiques ayant caractérisé la gestion médiatique du départ ainsi que l'hospitalisation à Genève, le gouvernement semble vouloir se racheter et prouver au peuple que son Président se porte comme un charme ». On connaît la suite.
Mais on peut bien s'interroger comme le journal : « Le Général est-il pour autant rétabli ? ». Le confrère de rempiler : « Après ce retour qualifié de ''triomphal'' par ses partisans, quelle orientation serait celle du Général dans un contexte de crise généralisée ? Que va-t-il se produire dans les jours, semaines et mois à venir ? ».

Selon le directeur de la publication, Abdoulaye Condé : « Par rapport à la principale question qui concerne directement l'état de santé du numéro un guinéen, la confidentialité conférée au dossier médical incite à la prudence, mais suscitera encore des rumeurs. S'il est alors difficile sinon impossible d'apporter des réponses claires et précises à ces questions qui continuent d'alimenter le débat au niveau de l'opinion, il faut dire que sur le plan médiatique, le Général Lansana Conté, déclaré ''mourant'' sinon mort et mis hors jeu par la résolution des journées de concertation des ''Forces vives'' de la Nation, a encore remporté une victoire politique. S'il est inutile de revenir sur les bruits et rumeurs véhiculés autour de son état de santé, il faut rappeler cependant que ces journées de concertation ont été organisées - hasard du calendrier ou non - au moment où le Général était alité à Genève. La résolution publiée au moment où aucun observateur pratiquement ne pariait sur Lansana Conté, illustre parfaitement le contexte d'une vacance de pouvoir et d'une faillite institutionnelle ».

Dans Libre opinion, toujours dans L'Enquêteur, Yérim Guèye écrit : « A beau mentir qui...n'aime pas le président Conté ». Il s'explique : « Le président Conté est la seule personne au monde à qui, aussi sérieusement que cela puisse paraître, on ne reconnaît pas au moins deux droits : celui d'être malade et celui de se traiter. Voila le constat qui peut ressortir de cette cacophonie alimentée par une certaine presse notamment RFI, d'où ont émané informations et démentis sur l'état de santé du président Conté en séjour privé en Suisse. Comme quoi il n'y a pas qu'en Afrique où le ridicule ne tue pas ». Pour lui, une chose reste claire, « ...pour RFI, diaboliser le président Conté et son régime n'est pas une nouveauté; c'est presque une obstination voire une obsession. Sans pour autant perdre du temps à en chercher les raisons, force est de reconnaître que depuis fort longtemps déjà, RFI se fait le relais de toutes les calomnies et toutes les critiques dont l'objectif avoué est de torpiller le régime guinéen et principalement, le président Conté, qui est un des rares présidents africains à résister au paternalisme occidental ». Il conclut : « Les Guinéens qui l'ont compris priaient pour un retour imminent du président Conté, pendant que RFI ment et se dément ».

Toujours au sujet de «l'Evacuation sanitaire du chef de l'Etat», L'Indépendant N° 675 interroge : « Qui a voulu ''liquider'' Somparé ? ». Encore RFI dans le collimateur ! L'auteur de l'article, Thiernodjo Diallo, note : « L'évacuation du chef de l'Etat pour la Suisse a été l'objet de plusieurs informations graves et de rumeurs fantaisistes. Aboubacar Somparé, président de l'Assemblée nationale, n'a pas été ménagé ni par RFI, ni par la rumeur. Des prétentions lui ont été prêtées et les auteurs de ces informations et de ces rumeurs n'imaginent pas l'étendue du cataclysme politique ». Selon le confrère, « Les services d'investigation de la présidence sont à pied d'œuvre pour déterminer les sources de ces fausses informations diffusées sur les radios internationales et situer l'origine de ces rumeurs qui ont circulé dans le pays depuis l'évacuation sanitaire du chef de l'Etat. En dehors de la rumeur, aucune station de radio n'a annoncé la mort de Lansana Conté ». Seulement voilà, selon lui, : « Ce qui aura retenu l'attention, ce sont les prétentions prêtées au au président de l'Assemblée nationale. Une radio a annoncé que ce dernier avait reçu les officiers pour, évidemment préparé la succession, en cas de vacance du pouvoir. Sur les ondes de cette même radio, le président de l'Assemblée nationale a démenti ces informations ». pour Thiernodjo, « L'on sait que le journaliste n'est pas un sorcier, il tire ces informations de certaines sources. Quand il estime que sa source est fiable, il n'hésite pas à publier l'information qu'il a recueillie. Mais, même une source fiable peut se révéler manipulatrice. C'est ce qui arrive à la presse guinéenne, depuis que des clans ont été constitués un certain décembre 2004 ». Mais estime-t-il : « Dans le cas précis du président de l'Assemblé, le journaliste est moins à blâmer que celui qui lui a livré ces fausses informations. Il apparaît clairement que la fourberie, l'hypocrisie, et la sournoiserie ont guidé ceux qui sont à la base de ces fausses informations. Il est connu que pour lever les doutes qui planent sur soi, l'on cherche des boucs émissaires, des moutons de sacrifice qui expieront vos pêchés à votre place. Ainsi, l'attitude la plus connue dans une telle situation, la plus récurrente et la plus spectaculaire est la quête du bouc émissaire ». Alors, se demande-t-il, pour conclure : « Quel était l'objectif visé par ces conspirateurs silencieux ? Faire arrêter le président de l'Assemblée ou peut-être, le faire fusiller pour trahison ? Ont-ils seulement mesuré la portée de leurs actes ? Le chef de l'Etat qui a situé la conspiration, la vraie, saura se déterminer ».

Dans Le Démocrate N° 304, Bébel rappelle : « Après une semaine passée en Suisse - du 17 au 24 mars - Lansana Conté revient au pays, écourtant ainsi un séjour médical qui aurait dû lui prendre deux à trois mois. La raison de ce retour imprévu ? Des rumeurs affolantes sur son état de santé et des remue-ménages autour de sa succession. Accueilli chaleureusement par les populations de Conakry, le président guinéen ne s'est jamais senti aussi proche de son peuple. Mais au-delà de cette démonstration d'affection, Lansana Conté doit comprendre que ce peuple a, aujourd'hui, besoin de changement. En sa qualité d'élu du peuple, Conté ne doit pas lui refuser la satisfaction de sa seule raison de vivre : l'espoir ». Il rapporte : « Les populations espèrent que le président, âgé de 72 ans, a compris que, face aux enjeux et défis qui se posent à la Guinée, il lui faut des hommes de confiance, pétris d'expérience, responsables et patriotes. Des hommes qui sauront former une équipe sure, unie et dynamique, crédible aux yeux de l'opinion. Une équipe qui s'occupe de redresser les affaires de l'Etat aujourd'hui sens dessus-dessous et sur laquelle le président pourrait asseoir sa confiance afin de se consacrer un peu à sa personne. Tout indique que Lansana Conté a compris le sens du message des populations. Celles-ci attendent la marque des actes porteurs pour eux d'espoir qu'il prendra ».

Dans l'article « Rumeurs sur la maladie de Conté », le journal affirme « Dalein prend enfin position », avant de s'interroger « Pourquoi maintenant et pas avant ? ». Le journal souligne : « Le 24 mars dernier le président est rentré de Suisse où, pendant une semaine, il a suivi des traitements médicaux. Pendant cette semaine qui fut la plus longue pour le régime, les rumeurs les plus folles ont circulé sur la maladie du président de la République. L'on a même annoncé qu'il était mort. Radio France Internationale (RFI) affirmera qu'il était sous assistance respiratoire et vu la gravité de son état, son épouse Hadja Kadiatou Seth Conté, s'est rendue à son chevet. Tout le temps que ces fausses informations ont circulé, le premier ministre a gardé le silence. Il a fallu attendre la veille de l'arrivée du chef de l'Etat pour qu'il se décide à rompre le silence. Pourquoi maintenant et pas avant ? ». Pour le confrère, « L'on ne comprends pas pourquoi cette personnalité de l'Etat à qui le président de la République a délégué une partie de ses pouvoirs n'est pas monté au créneau pour démentir les fausses informations qui circulaient sur la question. Si le premier ministre avait mis en avant la réserve de l'homme d'Etat, il devait garder celle-ci jusqu'au bout. Les Guinéens ont été choqués par la déclaration de leur premier ministre. Ils auraient voulu, puisqu'il fait partie des rares qui communiquaient avec le président, que Cellou Dalein Diallo fasse sa déclaration au moment même où les rumeurs et les informations de RFI risquaient de déstabiliser le pays. Pour des raisons qui nous échappent encore, le premier ministre a préféré garder le silence. A moins qu'il n'ait douté que son interlocuteur au téléphone ne soit pas le président de la République ».

D'autre part, révèle L'Indépendant N° 675, « La méthode Dalein est si confuse que l'on ne le voit jamais là où l'on l'attend. Alors que l'on le cherchait du côté de l'eau et de l'électricité, on l'aperçoit côté téléphone. Cellou Dalein Diallo a sûrement une bonne méthode qui risque de surprendre les Guinéens dans l'avenir mais pour le moment sa stratégie s'est révélée inappropriée. Faut-il alors donner raison à Ibrahima Kassory Fofana qui disait que Cellou n'est qu'un bon exécutant ? »

Dans un autre article, le journal titre : « La RTG dans le jeu des intrigues! ». Le confrère estime que « La semaine du 17 au 24 mars fera date dans l'histoire du pays. Le président parti à Genève pour des soins, des intrigants se sont investis dans la ''médisance politique'' - on peut appeler cela intox à but subversif - sur la personne physique de celui-ci. On a tellement glosé sur l'état désespéré du président qu'il fut ''amputé'' un nombre incalculable de fois en un temps record. Pendant que les services centraux de la présidence prenaient le taureau par les cornes pour desserrer le nœud qui commençait à étrangler la République, suivis en cela par le CNC et le président de l'Assemblée, personne de voyait ni n'entendait la primature à travers son locataire. Au moment où tous ceux qui étaient en contact avec Lansana Conté et ceux de ses proches ayant fait le voyage avec lui s'exprimaient pour expliquer et rassurer les populations sur son état de santé, Cellou- dont des proches disent qu'il est très sensible - devait être certainement en retraite de prière au bénéfice de son mandant, car jamais on avait autant remarqué son absence. Il ne se mettra dans la démarche du démenti et dans la peau du premier ministre que quand il n'y a plus eu péril en la demeure. Un grand admirateur du PM, entendant les déclarations de Cellou, le 23 mars au siège du PUP, au quartier de Cameroun, s'écria tout joyeux :'' Oh, le voilà ! Il est revenu !'' Bien évidemment, quand un homme est trop présent, son absence devient trop pesante et remarquable. Cellou aura fait de la récupération, seul exercice dans lequel il excelle certainement au niveau du fonctionnement et de la gestion de l'appareil étatique. Cette attitude équivoque intrigue. Mais voilà la RTG aussi qui se place dans une attitude équivoque : le 23 mars, elle diffuse intensément le passage du PM au siège du PUP; le 24 mars, elle rediffuse largement le même élément, comme pour montrer à qui de droit l'acte ''hautement positif'' du PM. Seulement est-il vrai que tous les Guinéens n'avaient plus une couleuvre d'une telle dimension ».

Dans Le Diplomate N° 185, Ismaël Camara écrit : « Une chose est certaine, l'arrivée du président au bercail a mis fin au suspense créé par la rumeur sur son état de patient sous ''respiration artificielle''. Mais les angoisses, elles, continuent d'habiter l'hôpital genevois et les Guinéens sur l'avenir de la santé de leur chef. Quand on sait que son bulletin de santé est jusque là tenu secret ».

Pour Talibé Barry, « Conté va-t-il encore entrer dans l'histoire ? » Il répond en même temps qu'il interroge : « Et comment ? Est-ce en acceptant de remettre le pays sur les rails, en faisant enfin équipe avec des hommes integres et conscients du retard de notre pays ? Est-ce enfin en cédant le tablier lorsqu'il aura lui-même constaté que son état de santé l'oblige à la retraite anticipée, après toute une vie de bons et loyaux services rendus à la nation guinéenne ? »

Mais, comment les medecins du HUG de Genève ont-t-il pris le dessus sur d'autres hôpitaux. Sanou Kerfalla Cissé répond :« Nous sommes allés à la pêche. Pour découvrir que la journée fatidique du mercredi 15 mars dernier, aura tout déclenché. Ce jour, les symptômes d'une très probable aggravation de la maladie du chef se sont fait trop apparents, obligeant l'entourage présidentiel immédiat à décider d'une évacuation de plus en plus inévitable. Restait plus alors qu'à identifier la destination de notre Conté national. Surtout pas au Maroc. Les médecins de ce pays seraient accusés d'avoir au moins une fois marchandé le cher bulletin de santé du président guinéen. Tandis que leurs homologues suisses sont réputés très discrets. Genève a ainsi emporté l'adhésion de biens des courtisans du Palais. La décision prise, il fallait donc parer au plus pressé. Un avion médicalisé est vite affrété, qui s'immobilise à Conakry dans la nuit du 17 au 18 mars. Quelques heures seront nécessaires pour organiser le départ précipité ». Le confrère précise d'autre part : « Loin d'être le coma comme cela avait été dit, il était bel et bien conscient pour ne pas dire lucide. Se permettant même de lancer quelques gentils mots à un des proches à qui il a demandé ce qu'il pourrait bien lui apporter du retour de Genève. L'intéressé lui répondra : ''Du chocolat !''. Le voilà qui monte ensuite de lui-même à bord de l'avion où il se calera dans un fauteuil douillet jusqu'à destination. D'après un témoin, tout le vol durant, le président n'a pas souhaité s'étaler alors que l'avion était équipé d'un lit pour cela ». Mais de quoi souffre réellement notre Lansana Conté national ? Sanou Kerfalla Cissé essaie d'y répondre : « De source médicale, le président Conté, contrairement aux folles rumeurs qui circulent, ne traîne aucune plaie à son pied. Il ne souffrirait que d'une mauvaise oscillation du sang à ce niveau. Si cela est suffisant pour un bulletin de santé, allons donc ! »

Dans La Lance N°483, Azoka Bah écrit dans 'Repères'', sous le titre « La Guinée et Conté, otages ! », ce qui suit : « Le régime guinéen devient de plus en plus oligarchique. La souveraineté appartient à un petit groupe d'hommes du président, une classe restreinte de ministres et d'hommes d'affaires guinéens et étrangers. Ils n'ont aucun intérêt à ce que le président Conté quitte le pouvoir. Il fallait être à l'aéroport, le 24 mars dernier pour s'en convaincre ». Le confrère regrette qu'« une minorité se partage le revenu national et vit dans un luxe insolent. Celle-ci malheureusement a pris la Guinée et son président en otages. Pourquoi l'Assemblée n'évoquerait-elle pas la maladie du président au cours de ses sessions ? Est-ce parce que les hommes qui dirigent toutes nos institutions républicaines sont toutes nommées par le Général-président ? »

Je boucle cette revue par un article de Bébel intitulé « Gouvernement. Deux ministres sous les tirs croisés des clans ». Un article paru dans Le Démocrate N° 304, en voici un large extrait et bonne lecture : « Le clanisme est devenu un moyen de rassemblement et de reconnaissance par lequel les ministres qui épousent une même vision par rapport à ce que doivent être les décisions du président de la République se définissent.

Avant d'entrer dans le vif du sujet, il faut dire qu'il a fallu qu'un groupe se constitue derrière le premier ministre - ou que celui-ci constitue un groupe autour de lui - dans le but de renforcer sa positon au sein du gouvernement pour que ceux qui se sentent exclus se regroupent pour se sécuriser en jouant au contrepoids. Et voilà comment on est arrivé à deux principaux groupes opposés : l'un organisé selon les règles du clanisme et l'autre simplement uni pour résister à la féroce adversité du premier. Beaucoup parmi les membres du gouvernement actuel, ont été proposés par Loncény Fall, ils n'étaient donc pas, à priori, des hommes forcément acquis au premier ministre. Si au départ ces ministres s'étaient mis sous son allégeance, le fait de savoir qu'il ne les portait pas en estime les a emmenés à se chercher des protections parmi les personnes censées être proches du président. Puisque c'est Lansana Conté qui met et démet les ministres, mieux valait chercher des amis autour de lui que de tourner autour d'un premier ministre dont on n'était pas sûr. C'est ainsi que beaucoup vont continuer à jouer sous la gamme de l'allégeance tout en prenant des distances respectables.
Les adversités seront farouches. Si l'on portait avant des gants, on usait désormais du poing. Les positions vont s'établir, définies et nettes. Les catalogues présentaient quasiment tous les ministres dans deux camps, chacun avec son lobby d'opérateurs économiques, de journalistes et de supporters.

Les deux qui ont voulu rester au-dessus de la mêlée se trouvent aujourd'hui ''malmenés'', secoués et isolés. Considéré au départ comme membre ''naturel'' du clan Cellou Dalein, Habib Diallo, le ministre de la Coopération, a commencé à comprendre ce que peut coûter l'abstinence à être solidaire d'un clan porté urbi et orbi à se légitimer. En effet, quand en sa qualité de ministre guinéen de la Coopération, il a accepté d'être de la délégation de Conakry pour assister à l'inauguration du siège de Futurelec à Banjul, en Gambie, il a été perçu comme un ''traître'' à la cause Dalein et depuis lors, vit un apartheid à peine voilé de la part du clan en question. Mais évidemment cette attitude barbare et puérile de la part de certains collègues à son endroit n'altère en rien la sérénité de l'homme. Cependant, en ce qui concerne la ministre de l'information, le calvaire a atteint un seuil difficilement tenable. Hadja Aissatou Bella Diallo, qui était aussi considérée comme ''alliée naturelle'' de Cellou Dalein Diallo a été considérée telle à partir du premier communiqué de la primature, diffusé une seule fois, qui disait que les négociations se poursuivaient entre le gouvernement guinéen et Sonatel. A l'époque, prise à partie par le président, la ministre retirera le communiqué du circuit de diffusion. Certainement pour le PM, l'ordre ne devait pas venir de Lansana Conté, il lui en tiendra grief. C'est ainsi que, malgré sa qualité de porte-parole du gouvernement, elle ne sera pas désignée par le premier ministre comme membre du comité interministériel de négociation avec l'intercentrale syndicale CNTG-USTG lors de la grève. Entre les deux, les chose ne seront pas toujours simples, surtout avec la diffusion des deux arrêtés en faveur de Sonatel que Aissatou Bella, ira de son propre chef reprendre au niveau de la rédaction de la RTG. Et surtout que peu de temps après, le décret ''humiliateur'' qui attribuait officiellement la 4ème licence à Investcom, était promulgué. Et de fait sa marginalisation se fera sans ménagement. Elle n'est d'aucun voyage officiel de nature à la placer au premier plan des feux de l'actualité. Même pour faire partie de la délégation gouvernementale qui s'est rendue au siège du PUP, le vendredi 23 mars dernier, il aura fallu que Galéma Guilavogui rappelle qu'elle était porte-parole du gouvernement, pour que l'on l'y associe ».

Le confrère de conclure en ces termes : « Voici un exemple parmi mille autres de l'atmosphère qui prévaut dans les rangs de ceux qui nous gouvernent. Raison de plus pour que le président tranche au plus vite. La situation est telle que Conté ne doit pas transiger, mais trancher. Que ça passe ou que ça casse ! ».

Que Dieu sauve la Guinée, et à la semaine prochaine chers internautes de GCI, Inch Allah.

Ibrahima Sylla, RTG-Conakry pour GuineeConakry.info


12/07/2007
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