Le blog de Bachir Sylla

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Descente musclée de Lt Claude Pivi à Coyah

Une opération mal Coplan…ifiée

 En lançant un assaut que certaines langues mieuleuses avaient déjà qualifié de décisif contre la maison d'arrêt de Coyah, le samedi 26 juillet, pour tenter de libérer des bagnards, le Lieutenant Claude Pivi, alias Coplan, était loin d'imaginer qu'il jouait ainsi sa dernière carte de redresseur de tort, révélé au grand public en mai dernier. Il avait alors pris son courage à deux mains pour être le porte-voix des mutins. Ce qui lui a valu d'être un acteur incontournable dans la sortie cahotique de crise survenue au lendemain de la nomination de Souaré-Bal-poussière au poste de Premier Ministre, chef de Gouvernement, en remplacement du Kou-raté de tous les changements.  Depuis, Coplan fait feu de tout bois dans la cité. Surtout que Fory Coco lui avait gratifié d'une imposante 4X4, pour mieux parcourir les rues crevassées de la capitale guinée-haine et ses environs. Avec cortège, bien entendu. Lors de la crève des flics et des gabelous, il avait sévi contre ces deux corps para militaires. Son assaut contre la Cmis reste encore vivace dans les esprits. On l'aurait également vu du côté de Dubréka, lors de la mise à sac du domicile du commissaire de police de la localité par des militaires. Ce dernier n'avait pas caché son indignation face l'indifférence de la hiérarchie militaire devant les agissements d'un Pivi, jugé mal Co…planifiés. Il dictait sa loi à plus gradé que lui dans les casernes. Comme si cela ne suffisait, voilà que l'ex porte-parole des mutins ventile son numéro de téléphone à travers le pays. Désormais, à la moindre incartade, on l'appelait pour régler des comptes à qui on voulait. C'est du moins l'impression qu'a eue Dame Rouguiatou Fofana, stagiaire à l'Hôtel Cinq Etoiles de Coronthie. Celle-ci a voulu passer par Pivi pour obtenir la libération des proches à elle, gardés au frais à la prison de Coyah, pour une histoire de destruction d'édifices privés, menace de mort et de violence perpétrés au district de Bentouraya, dans la sous-préfecture de Manéyah.

Le mercredi 23 juillet, le sieur Abou 2 Camara, ancien prési de ce district reçoit mandat du président de la CRD de Manéah, Abou Zator, d'aller humer l'atmosphère autour d'un conflit domanial dans la zone. "Le missionnaire" est pris à partie par un groupe de personnes que l'on dit proches d'un autre ancien président du district de Bentourayah, un certain Cheich Ahmed Camara. Abou 2 a vu les vitres de sa voiture voler en éclats devant la furie des assaillants. Un gendarme se trouvant à bord s'en est sorti avec une blessure au bras. Le Cas-marant d'Abou s'en va porter plainte à la gendarmerie. Deux jours plus tard, les pandores débarquent sur les lieux et mettent le grappin sur neuf Bentourayakas, dont une nounou et un rejeton de Cheick Ahmed. Alertée dans son coin de stagiaire à la maison centrale de Coronthie, Rouguiatou Fofana appelle le régisseur de la prison de Coyah pour lui demander de lâcher prise. Sinon…

Le lendemain, aux environs de 13 h, elle débarque à Coyah en compagnie de trois caporaux-chefs, armes aux poings. Ibrahima Sory Sylla, le régisseur de la prison ajoute: "Coplan  arrive 5 minutes après, avec une file de six voitures. Ses hommes encerclent la prison. Il me dit: Où est la clef du violon ? Vous allez ouvrir ou pas ? Je lui ai répondu qu'il n'en est pas question. Sauf s'il marchait sur mon cadavre. Entre temps, Rouguiatou aperçoit Abou 2 devant la gendarmerie, non loin. Elle s'est écriée: "Voilà, l'instigateur de l'arrestation de mes parents". Cela aurait suffi pour que Coplan et sa bande se rabattent vers la tanière des pandores.  En un temps deux mouvements, les pandores évacuent le coin. Laissant seul, le Colonel Lansana Conté (!), qui fait office de commandant de la gendarmerie, avec ses visiteurs. Le mercredi 30 juillet, c'est l'homonyme de notre Fory Coco national soi-même qui narre la scène.: " Coplan est venu ici samedi, pour nous demander de libérer des prisonniers. On lui a fait comprendre qu'il n'en n'avait pas le droit. Seuls la justice et nos chefs hiérarchiques de l'armée peuvent nous demander quelque chose comme ça. Entre militaires, nous nous sommes compris. Contrairement à ce qui se dit, ils n'ont pas tiré le moindre coup de feu. De toutes les façons, il est militaire comme nous. Il ne peut pas nous effrayer avec une arme." Amen ! La présence de Coplan en ces lieux a attiré une foule de curieux. Le préfet, le maire de la commune urbaine ne se sont pas fait Conté l'événement. Mais Coplan n'aurait eu cure de leur présence et de leur intervention. Pire, il aurait adopté de positions qui frisent l'indiscipline à l'égard du Conté de colonel. Il paraît que ce dernier a plus d'une fois demandé à Coplan de baisser son pied qu'il agitait en l'air. Le régisseur de la prison en a profité pour appeler le juge de paix, Ahmed Sankhon. Qui a dû mettre en veilleuse son congé pour prendre contact avec le juge d'instruction, dame Makoya Camara. Informé, le ministre de la Fustige, Bachir Touré, contacte à son tour son collègue de la Défense, Almamy Kabélébélé Cas-Marrant. Coplan se voit obligé de décamper vers 18 heures. Seulement voilà ! Sur le chemin de retour, sa bande aurait distillé quelques coups de feux à Bentourayah, où des affrontements ont eu lieu dans la journée entre des groupes rivaux proches des anciens chefs de quartier précités. Pendant ces affrontements, Ibrahima Sory Camara a été grièvement blessé à la tête et aux membres. On parle aussi de destruction d'édifices. La gendarmerie interviendra à nouveau, pour procéder à des arrestations. Les deux vagues de prisonniers ont été appelés à se défendre à la barre. A l'issue de deux audiences correctionnelles, les 29 et 31 juillet, le tribunal de Coyah a rendu son jugement. Ousmane Camara, Naby Kabil Bangoura, Mohamed Camara dit Bénis et Mamadouba Camara dit Lobilo ont été condamnés à deux ans de prison ferme. Mamaïssata Camara (épouse de Cheick Ahmed Camara) et Rougui Camara ont écopé de deux ans de prison avec sursis et doivent payer, chacune, 200.000 francs glissants d'amende. Mamadama Camara, Mohamed Lamine Kal Bangoura et Bountouraby Sylla ont été relaxés au bénéfice du doute.

Ce procès sonne comme un désaveux pour Coplan, qui a dû par ailleurs annoncer sur les ondes, peu après son passage à Coyah, l'exigence qui lui est faite de rentrer dans les casernes. Du coup, il a demandé aux gens de ne plus l'appeler au téléphone pour quelque intervention que ce soit. Pour cet officier de l'armée, que nous avons rencontré dans les couloirs de la préfecture de Coyah, le mercredi 30 juillet, le pouvoir n'avait que trop laisser de liberté à Coplan. "Ni son accoutrement bizarre, ni ses agissements ne faisaient honneur à la Guinée. Il connaît très mal la Guinée". Un robin sous le couvert de l'anonymat a estimé pour sa part que Coplan risque de payer un tribut, pour avoir bravé le pouvoir. "L'armée guinéenne a connu bien des têtes fêlées. Mais on connaît ces gens-là ont fini. Il n'y a qu'à penser à un certain Sama Panival Bangoura". Il y a des actes très mal Co…planifiés quine sauraient tromper.

Bachir Sylla

In Le Lynx



19/10/2008
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