Le blog de Bachir Sylla

De la Guinée, il est en large était question, le 20 avril dernier, au cours de la réunion des ministres des Finances des pays francophones à faible revenu, qui s'est tenue à l'occasion des réunions de printemps du FMI et de la Banque Mondiale. Ces ministres ont notamment salué l'initiative de la Guinée d'organiser en septembre prochain, à Conakry, une conférence internationale sur les financements innovants africains. Cette idée, on se rappelle, avait été lancée pour la première fois par le ministre de la Coopération internationale, Dr Koutoub Moustapha Sanoh.

Les ministres francophones ont par ailleurs regretté « l'absence d'avancée »  en matière d'allègement de la dette pour les pays pauvres très endettés, qu'ils ont imputée à de « procédures toujours aussi complexes pour les pays éligibles. Dans le communiqué qui sanctionné leur réunion, les ministres ont renouvelé leur souhait que les pays encore en attente (le Tchad, les Comores, la Côte d'Ivoire et la Guinée) achèvent le processus « aussi vite que possible, avec un minimum de conditionnalités et une période de performance entre point de décision et point d'achèvement d'un maximum de 6 mois ».  Ils appellent en particulier la communauté internationale à s'assurer que « le Tchad atteigne le point d'achèvement au mois de juin 2013 », « les Comores bien avant fin 2012 », « la Côte d'Ivoire en juin 2012 », et « la Guinée en septembre 2012 ».

Au-delà des financements innovants et de l'IPTTE…

Ces deux aspects importants pour la Guinée auront été, certes, au menu de la réunion ministérielle des pays francophones à faible revenu, mais celle-ci a été surtout dominée par l'examen de leur « principale préoccupation », à savoir : l'incertitude qui plane sur leur représentation au sein du G20. « Sans une application des décisions prises lors des précédents sommets du G20, ils (Ndlr : les pays francophones à faible revenu) n'auront pas voix pour faire connaître leur point de vue à la communauté internationale », estime le communiqué. Qui précise qu'au Sommet du G20, à Séoul, pourtant, il avait été convenu que deux pays africains, celui assurant la présidence de l'Union Africaine et celui présidant le Comité de mise en œuvre du NEPAD, ainsi qu'un pays asiatique, seraient invités permanents aux Sommets à venir du G20 et à toutes les réunions de ministérielles préparatoires, aux rencontres de Sherpas et aux groupes de travail. Concernant l'Asie, le siège a été initialement attribué au Vietnam, étant entendu qu'il serait occupé de manière tournante aux pays assurant la présidence de l'ASEAN.

« Cependant, en 2012, les invitations au Bénin et aux institutions africaines n'ont été effectives que récemment, et l'Ethiopie, ainsi que le NEPAD, n'ont encore pris à aucune réunion du G20 », déplore les ministres francophones réunis à Washington. Toutefois, ces derniers ont renouvelé leur demande de voir quatre pays à faible revenu (deux africains, un asiatique et un sud-américain) participer désormais au Sommet du G20 et à toutes les réunions préparatoires. Mais pas seulement. Ils redisent que « leur présence est également essentielle au Conseil de stabilité financière (CSF), étant donné que celui-ci joue « un rôle essentiel dans la régulation des flux financiers et la réduction des impacts négatifs des pratiques spéculatives, par exemple sur les marchés de matières premières, sur les économies à bas revenu.

L'autre paire de manche

Les ministres francophones se sont aussi penchés sur la mobilisation du financement du développement. A propos, ils se sont inquiétés des effets de la crise financière qui aurait déjà réduit de 3% en 2011 les flux d'aide OCDE. Toutefois, ils ont apprécié que les flux d'aide des pays non membres du Comité d'aide au développement de l'OCDE, en particulier ceux issus de la coopération sud-sud, continuent de croitre. Tout en encourageant les pays développés à maintenir leur solidarité avec les citoyens les plus pauvres du monde, les ministres des finances « pressent également la francophonie et les organisations régionales de faciliter la réalisation d'études et l'échange d'information sur les meilleures pratiques en matière de coopération avec ces nouveaux partenaires ».

Les ministres accueillent favorablement le partenariat global de Busan pour une coopération efficace au service du développement, tendant à accroître les résultats de l'aide. Ils soulignent toutefois « la nécessité de mener ce partenariat selon un processus global de suivi solide, crédible et régulier… ». Les ministres insistent pour que l'aide se concentre sur les institutions multilatérales dont les ressources propres sont limitées. « Dans le même esprit, ils insistent pour que le FMI réabonde son guichet de prêts concessionnels, en utilisant les excédents résultant de la vente d'or et pressent les donateurs d'orienter prioritairement leur aide multilatérale en 2012 sur le réabondement à hauteur de USD 13 milliards du Fond Asiatique de développement », souligne le communiqué.

De retour de Washington,

Bachir Sylla, envoyé spécial