Le blog de Bachir Sylla

A mesure qu'approche la présidentielle de décembre prochain, le clivage entre la direction national, du Parti de l'Unité et du Progrès et son «parrain national» se révèle de plus en plus au grand jour. Et pour cause : El Hadj Fodé Soumah serait devenu ces derniers temps, un sujet de «préoccupation nationale» pour l'ensemble des responsables statutaires du PUP. Lesquels se sont réunis le samedi l6 août denier au siège du parti, à Kameroun, pour parler de discipline et de respect des statuts et du règlement intérieur du parti. Curieusement, au même moment, le "parrain" présidait de son côté une grandiose manif des transporteurs au Palais du Peuple, organisée sous la houlette du gouverneur de la ville de Conakry, M'Bemba Bangoura. Presque au complet, les membres du BPN du PUP, ceux du Comité cetral, et des comités nationaux des femmes et des jeunes, se sont retranchés dans la salle de réunion de leur siège pour, dit-on, remettre le PUP sur les rails. Eh Oui ! Parce que à ce qu'il paraissait, il y' avait certains malentendus entre le BPN et les comités des Jeunes et des femmes. A propos de quoi, ou au sujet et de qui ? Certainement à propos du ''Parrain'', dont les activités envahissantes sont en passent de porter ombrage aux autres barons du PUP. Pour certains militants : "il est temps de se ressaisir et de le remettre à l'ordre". Ces derniers entendent se tourner vers les textes réglementaires du parti qui, on le sait, ne prévoient aucune place pour le "parrain" dans les structures. Décidément. La réunion s'est certes tenue, à huis-clos, loin des oreilles indiscrètes de la presse, aussi bien publique que privée, mais certains responsables du parti ont délié leur langue. Confronté qu' il était dans la position qui a toujours été la sienne, le secrétaire Général par intérim, Sékou Konaté, fort du soutien des membres du gouvernement, nombreux à la réunion, a confié: «Nous prenons maintenant les choses en main parce que nous sommes en campagne électorale. Désormais, c'est le parti qui dirige toutes les activités ». plus loin il précise : la mission du ''parrain'' a été salvatrice. Nous l'avons reconnu à un moment donné. C'était une mission de sensibilisation et de mobilisation. Maintenant nous allons reprendre les choses en main… » comme pour enfoncer le clou l'honorable Sékou Konaté, parlant du ''parrain'', a révélé qu'une décision du Bureau politique sera bientôt soumise au Chef le l'Etat pour que celui-ci se prononce. «S'il nous dit de continuer à travailler avec le ''parrain'', nous verrons comment travailler avec lui. Dans le cas contraire, nous prendrons les dispositions qui s'imposent », a-il conclu.En attend de savoir quelle sera la position définitive du Général Lansana Conté, le ministre de l'Administration Moussa Solano a ,carrément donné le ton. «En tant que politique national du PUP, je suis derrière le secrétaire général du parti. Je ne parle pas en tant que membre du gouvernement », a déclaré M. Solano, avant de proférer des menaces: «Si vous publier ce j'ai dit, je porte plainte contre vous»... Quand au premier ministre Lamine Sidimé et aux ministres Moussa Sampil (Sécurité), Mamadou Sylla (justice), Koumba Diakité (Tourisme), Mariama Aribot (Affaires sociales), Ibrahim Soumah (Enseignement technique), et Fassou Niankoye Sagno (Plan), ils n'ont pas pipé mot. Ils semblaient plutôt satisfaits d'entendre M. Solano se confier à la presse. Ça promet !

Bachir Sylla

 In LANCE N° 347 DU 20 AOUT 2003