Le blog de Bachir Sylla

«La coopération guinéo-japonaise est appelée à se renforcer et à se diversifier, en raison de son contenu dynamique et la volonté réciproque des deux pays, à lui conférer une dimension plus grande à la mesure de la qualité excellente de nos relations», dixit SE Mohamed Lamine Touré, ambassadeur de la République de Guinée au Japon, que nous avons rencontré à Tokyo, en marge des récentes assemblées annuelles 2012 du Fmi et de la Banque mondiale. Dans un entretien qu’il nous a accordé, le diplomate guinéen révèle que la reprise des négociations sur les projets suspendus par la partie japonaise était conditionnée par le retour à l’ordre constitutionnel. Depuis la présidentielle de 2010, les autorités japonaises seraient à nouveau disposées à relancer la coopération avec la Guinée, à travers l’antenne de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) basée à Dakar et l’ambassade de Guinée à Tokyo.

Depuis la reprise de cette coopération, SE Touré note que d’importants progrès ont été réalisés, notamment en 2011, année au cours de laquelle le gouvernement du Japon a octroyé des enveloppes financières à la Guinée, à travers des institutions internationales comme le PNUD et le PAM, au titre de l’assistance financière non remboursable. «Grâce à ces contributions, la Guinée sera en mesure d’apporter un soutien alimentaire et nutritionnel vital à ses populations», a estimé le diplomate, pour qui cette aide alimentaire va droit au cœur, car déjà perceptible à ses yeux. Au cours de l’année dernière, dit-il, cette aide a permis de réaliser de nombreuses actions positives et contribuer à la lutte contre la pauvreté en Guinée.

En matière de coopération économique, l’ambassadeur de Guinée au Japon a évoqué le cas de ces nombreux projets de développement en cours de négociation,  notamment le projet de construction et de réhabilitation des ponts de Kaka, de la Soumba, de Fandjé et de Dandaya, sur le réseau routier national avec la Société Kitéra Engineering International Japon, le projet de l’hydraulique villageoise en Basse-Guinée (Coyah, Dubréka, Fria et Forécariah) dont les requêtes sont examinées par la JICA, le projet de construction d’écoles primaires et de collèges en zones urbaines. Il ajoute à cela, la signature du contrat d’exécution du projet d’accroissement de la capacité d’eau potable à Conakry, dans sa deuxième phase, l’équipement du service de traumatologie de l’hôpital national Donka, la fourniture d’équipements pour les antennes communales des sapeurs-pompiers et le financement de la construction de la route Dabompa-Km 36. «Le seul problème pour ce dernier cas, c’est la sensibilisation de la population pour la mise en place d’une procédure de déguerpissement et de dédommagement par le gouvernement guinéen pour le démarrage des travaux», s’inquiète l’ambassadeur Touré. Lequel évoque par ailleurs le projet de construction du nouvel abattoir de Conakry et l’élaboration d’une cartographie de base de la capitale guinéenne.

Pour tous ces projets, SE Mohamed Lamine Touré assure que son ambassade continue les négociations et que des requêtes de financement sont également soumises au gouvernement japonais. Selon lui l’ambassade de Guinée continue d’encourager et inciter les sociétés privées japonaises à venir investir en Guinée. Le pays étant devenu, à ses yeux, attractif pour les investisseurs étrangers, à cause d’un environnement des affaires propice et une stabilité politique rassurante.

Abordant la question des Guinéens du Japon, l’ambassadeur s’est félicité du climat de fraternité qui règne au sein de cette communauté, forte de quelque 400 personnes, essentiellement basées à Tokyo, la capitale. «Elle est organisée en une amicale, avec un président et un bureau exécutif, qui s’implique énormément avec l’ambassade dans la résolution des problèmes des différents membres ».

Bachir Sylla, de retour de Tokyo