Le blog de Bachir Sylla

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Répères: La logique senghorienne

Répères

La logique senghorienne                            

Si vous allez à Joal, la ville natale de feu Léopold Sédar Senghor, vous n'aurez aucune chance de voir une maison du Premier Président sénégalais. On vous montrera plutôt la maison paternelle du chantre de la Négritude, devenue Musée Bin Diogoye (du nom de son père). ´Senghor a voulu batir une nation et non une maison. Il s'est battu pour faire du Sénégalais, un homme de développementª, nous a confié Gabriel Diam, neveu du défunt président-poète.

Cette logique senghorienne semble avoir porté fruit. Le pays de la Teranga a en tout cas su révolutionner son habitat et moderniser ses infrastructures socio-économiques de base. De Dakar à Joal en passant par Thiès et Mbour, le visiteur est impressionné par le très bon état des routes et le développement des activités économiques de la zone. A l'élevage, la pêche et le commerce, s'ajoute le tourisme, très propice dans le Sine Saloum. Selon un confrère, ´tout ce qui se fait actuellement au Sénégal a été pensé par Senghor. Une façon de louer les qualités de visionnaire du premier président sénégalais.

Si on reconnaît à Senghor d'avoir contribué à l'adoption des lois sur le domaine national, au dÈveloppement artistique et culturel du monde noir, tout n'aura pas été rose sous son règne. Bien de gens estiment que Senghor était plutôt fait pour la littérature que pour la politique.

D'aucuns parlent paradoxe senghorien. Le poète qui a magnifié la femme noire, a fini par épouser une Blanche. Il n'a pas une résidence à Joal, mais en a une en Normandie, où il a fini ses jours. Il a été enterré à Dakar, alors que dans un poême inédit, il demandait à ses amis de le coucher à l'ombre de ses ancÍtres.

Extrait: ´Quand je serai mort, mes amis, couchez-moi à l'ombre de mes ancêtres, tant sur le tertre aux pieds de mon père. Oh, surtout ne me couchez pas sans l'eau, qu'au loin j'entende rouler l'eau la nuit…ª M. Diam, son neveu, ne désespère cependant pas de voir les restes de Senghor et la Fondation qui porte son nom, déménager à Joal. Quoique des SÈnÈgalais ne l'approuvent pas. Senghor, c'est un patrimoine national, voire mondial.

Bachir Sylla

In La Lance n° 564 du 14 novembre 2007



15/11/2007
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