Le blog de Bachir Sylla

Monsieur le ministre,
Au lendemain de la célébration, plutôt désordonnée, de l'Aïd-El-Fitr-2005, la fête qui couronne le mois saint de ramadan, il nous plaît d'attirer votre attention sur quelques ramdams qui continuent de ponctuer la pratique islamique au pays de Fory Coco. Pour beaucoup de nos concitoyens, la célébration avant l'heure de cette fête, décidée par vous, ne serait motivée que par une superstition tenace qui voudrait que l'Aïd-El-Fitr ne soit pas célébré un vendredi. Au risque de voir le ciel s'abattre sur le pays, plus précisément sur sa… Tête.
M. le Manitou de la Ligue islamique,
La pratique islamique doit être dépouillée de toute superstition. Même si l'on sait que dans nos pays, la religion mahométane a toujours côtoyé l'animisme. Au point de parler d'«Islam noir». Or, à la différence des autres religions monothéistes, l'islam n'est que très peu compatible avec nos traditions.
Son excellence Dioubattu, Musulmans et Chrétiens étaient récemment en accroc à N'Zérékoré. Vous vous y êtes rendu pour suspendre trois conseils de Mosquée de la ville, fortement impliqués, dit-on, dans les événements des 19 et 20 octobre derniers. Rien de plus normal, pourrait-on dire. Sauf que la décision de la Ligue islamique a, dans cette affaire, devancé la procédure judiciaire, qui devrait situer la responsabilité des uns et des autres.

Monsieur le Ministre Secrétaire gênant,
La ligue islamique, dans un rapport récent, a été classée, avec la police, au sommet du hit-parade des institutions les plus corrompues de la Roue publique. Cela n'honore aucun musulman de ce pays. Curieusement, il n'y a eu, à ce sujet, aucune réaction de votre département. Qui ne dit rien, sent.
Monsieur le Ministre,
La dépravation des moeurs, la gestion catastrophique des fonds alloués à la construction des lieux saints et les produits des éternels «Fi Sabii Lillahi» qu'on n'arrête pas de collecter dans les mosquées, devraient mériter de votre part, une attention toute particulière, en lieu et place de vos besaces bien vides.
Tout en espérant n'avoir pas blasphémé, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Ministre, l'explosion de nos très distingués sentiments islamiques.

Bachir Sylla