Le blog de Bachir Sylla

Le blog de  Bachir Sylla

Guinée/FMI-Banque Mondiale : « Le point d’achèvement pourrait être pour fin septembre», dixi Mme Antoinette Sayeh, Directrice du Département Afrique du FMI

Dans le contexte de crise actuelle de l'économie mondiale, la situation des pays d'Afrique subsaharienne varie suivant leur intégration dans le système financier international. Au cours d'un entretien qu'elle a eu jeudi, 19 avril, avec des journalistes africains couvrant les réunions de printemps du FMI et de la Banque Mondiale, à Washington, Mme Antoinette Sayeh, Directrice du Département Afrique du Fonds a indiqué que cette région connait un rythme de croissance soutenu ces dernières années. En 2011 celle-ci a été de 5%. Toutefois, les pays à revenu intermédiaire, comme l'Afrique du Sud, connaissent une croissance plus lente ; pénalisés qu'ils par la crise qui mine l'Europe avec laquelle ils entretiennent de relations économiques étroites.

Selon Mme Antoinette Sayeh, la reprise économique en Côte d'Ivoire et la découverte de nouvelles ressources minières et minéralières dans des pays comme la Guinée et la Guinée Bissau, devraient faire du bien à la région, bien malgré l'impact négatif de la sècheresse qui frappe bon nombre des pays du Sahel. Elle par ailleurs fait cas des risques qui pèsent sur les pays subsahariens, à savoir la tension qui secoue le système bancaire européen, la flambée des prix du pétrole.

Cet état de fait n'empêche pas Mme Sayeh d'entrevoir des perspectives heureuses pour les pays de la région où les politiques doivent miser davantage sur la croissance, sans oublier de minimiser l'inflation et de répercuter les prix du pétrole sur les consommateurs et non sur les budgets des Etats. Des efforts accrus, selon elle, doivent aussi être déployés par les Etats subsahariens dans la réalisation d'infrastructures socioéconomiques de base, notamment dans le domaine des routes, de l'éduction et de la Santé.

La patronne du Département Afrique du FMI a rassuré quant à la disponibilité de son institution à continuer à fournir de l'assistance technique aux pays subsahariens par le biais de ses centres régionaux. Elle a révélé que 22 pays de cette région bénéficient actuellement d'un programme du Fonds. Parmi ces pays, elle a évoqué le cas de la Guinée, qui a bénéficié en février dernier d'un accord triennal de facilité élargie de crédit, après que les autorités guinéennes ont bien mis en œuvre le programme de référence du FMI en 2011.

« Nous sommes très encouragés par les programmes réalisés dans les 18 derniers mois en Guinée », a-t-elle déclaré, en faisant référence au travail accompli par les nouvelles autorités du pays, plus que jamais préoccupées par l'atteinte du point d'achèvement de l'initiative PPTE (Pays pauvres très endettés) du FMI et de la Banque Mondiale.

Mme Sayeh estime toutefois que cet objectif ne sera atteint que si la Guinée respecte les principaux déclencheurs qui lui ont été fixés quand elle avait atteint le point de décision en 2000. Ce n'est pas tout. Le pays devra faire aussi un très bon résultat au premier trimestre de 2012, dans le cadre de la mise en œuvre de son récent programme triennal. Une mission du FMI devrait, dans les prochaines semaines, se rendre à Conakry pour évaluer ce processus qui, s'il était concluant, pourrait permettre la Guinée d'atteindre le point d'achèvement en fin septembre prochain.

Interrogée sur l'impact des récents coups d'Etat enregistrés au Mali et en Guinée Bissau sur la région, Mme Antoinette Sayeh a émis ses regrets par rapport à cette triste réalité, en relevant au passage que les économies de ces deux pays étaient déjà mal en point, à cause notamment de la sècheresse qui touche particulière le Mali.

Par contre, elle dit toutes sa satisfaction par rapport à la bonne mise en œuvre du programme triennal que l'Angola vient d'achever avec le Fonds. Ce programme conclu en 2009, selon elle, a permis d'accroitre la transparence et de forger un consensus national sur les réformes macro-économiques de ce pays qui, auparavant, fonctionnait hors budget.

S'agissant du Malawi dont les relations avec le FMI avaient été interrompues sous le président défunt, Mme Sayeh s'est félicitée des efforts que la nouvelle présidente est en train de mener pour renouer avec le Fonds.

La Directrice du Département Afrique s'est sentie par ailleurs interpellée par la question d'un journaliste nigérian qui disait ne pas comprendre que la croissance rime avec pauvreté en Afrique. « Nous travaillons à la mise en place d'un cadre propice aux investissements notamment dans le domaine des infrastructures et à la lutte contre la pauvreté. », a-t-elle indiqué, en précisant toutefois que le FMI n'est qu'un des multiples partenaires des pays africains, ayant chacun une tâche spécifique.

Bachir Sylla, depuis Washington

 

 



08/05/2012
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 4 autres membres